20.10.09

mes doigts sentent l'oignon

misérabilisme des bougies d'avant le gâteau, comme le pot, tu reçois quand même le plateau, pas par le côté du visage mais l'apparition direct en bouche. pour souligner: un sandwich aux tomates et fromage bien jaune tranché siégeant auprès de beurre fondu par le toast, pain blanc banalement rôti, encore tout chaud, affectant également, de l'autre part, la mayonnaise, la vraie, celle qui fait en sorte que chacune des tranches de salade fraîchement lavée, donc semi-humide (on le dit pas souvent, mais c'est important), celle qui excitera et rehaussera fièrement la sensation, le goût de verdure typique aux papilles, qui prendra sur son dos le poids du résultat, le gars a blâmé, bref, c'est elle qui encaissera, avec gentleman-itude, toutes les reproches, les post-effets et autres commentaires génériques, et, finalement, l'expérience, le succès ou pas de cette dégustation, de cette activité nourricière en quête d'aventure gustative, de ce simple sandwich; [...]
j'ai dû mettre les doigts à la pâte italienne western spaghetti beaucoup trop longtemps, à ne pas savoir exactement comment séparer à l'aide de l'immense lame non rétractable, en mini sous-section de qu'était sa réalité originelle, son aspect naturel, cet aspect précis lui ayant été donné dans le Grand Jardin où Adam, Ève gouttent le péché de cuisiner, de prendre à même son propre potager, son concept légumier natal, l'oignon. oui mes extrémités manuelles s'y sont plongées trop longtemps car en ce moment, les effluves oignon-esques se dispersent dans la pièce à un rythme quasi-carnavalesque, le tintamarre des odeurs vont bon train sur ses rails de la saveur, et, faisant obligatoirement partie de la section où l'ail prédomine toute la ligue, le tschout-tschout, suivis de gros gloutonnement d'épaisse boucane sortant selon une règle charbonneuse déjà établie, m'embrume totalement l'esprit, me replace indubitablement au centre même de la création, de la confection, du processus permettant d'atteindre la solution, la finalité de son aboutissement, les oignons, bien dissimulés dans le produit, mais toujours olfactivement détectable sur moi. [...]
et peu importe les autres sujets du jour, je m'extirpe de mon île déserte en tentant de nager sur le nord-sud de la destination dans le but totalement d'échapper aux moissons qui inonderont, bientôt, mon cabanon, ce petit abris construit à même juste les débris tout de même parvenus jusqu'ici, sans bouger, s'entendre s'annihiler, autant mieux de s'envoyer de notre plein gré vers les entrailles qui nous ont déjà crachés, chiés ou crashés en cet endroit. étant colon hors de lui, seul, à la merci de la vie, pourquoi ne pas s'essayer à se re-rentrer, se réintégrer? comme un vulgaire suppositoire de pharmacie de quartier prescrit par un médecin grippé, je me dissoudrai dans le colon de la société.[...]
sur ce bonne fête en bonne et due forme.

19.10.09

au cuisinier

à nourrir ces bouches, à rendre l'énergie consommable aux papilles de toutes ces gens, à donner corps et âme tel un marathon culinaire pour créer l'essence qui fera avancer, fonctionner tous ces moteurs humains, du moins jusqu'à la fin de la journée/soirée, whatever, on s'en balance un brin jusqu'où ils iront finalement; à manier, manoeuvrer, gérer même, cette mini-usine à nourriture destinée, désignée conçue pour, au final, enclencher à faire marcher une grande portion, une partie bien définit de la société, ce levier nécessaire à l'engrenage économique actuelle, cette manivelle qui sert spécifiquement à niveler, à tempérer quasiment, dans un sens, cette même économie; et pour toutes autres raisons oubliées (car il y en a tant!), soi fier, soi reconnaissant envers toi, envers toutes tes propres facultés, traits, habiletés qui te permet d'être efficace dans ta tâche, par rapport à toi, par rapport à le ou les défis aussi, comme les fameux rush "d'affaire" ou autres milles déjeuners corporatifs comportant autant de cravates que d'oeufs brouillés, tournés, mirroités, bref, manipulés indépendamment de sa finalité; soi fier d'être cuisinier, chef de cette entreprise nourricière productive, haut placé du placeur en bouche.

15.10.09

funambule insomniaque balançant sur fil de fer ballotant cherche bras dans lequel tomber

sous le clair de lune affamé, et même en somnambule, je tente, j'avance, je déploie les mouvements les plus impeccablement performés pour mieux manifester de contrôle sur la démarche, ce numéro ficelé et joué seulement pour un vide théâtre sans aucune âme regardante, témoin du combat de la résistance et de cette endurance face aux vents envoyés dans mes flancs. avant l'embarquement sur le câble, rien n'indiquait présence prochaine de risques ou d'exposition aux déplacements d'air physique qui importuneraient la marche. tout en avançant tranquillement sur la mince ligne presque coupante, en fait, qui cisaille lentement mais sûrement les mailles, le tissu des bas acrobates sans toutefois littéralement blessé celui-ci, plein de questionnements ce sont imposés à mon esprit, d'une manière à laquelle je ne m'aurais point attendu; NON, pas le bâton dans les mains, que, finalement, sert concrètement à "ne pas faire penser" quand on prend ses allures sur le fil pour ne pas se déconcentrer, NON, ni même l'habit de toile collé sur tout le corps pour appréhender l'importance de l'effet sur le débalancement lorsque vent frotte, NON, pas également le fait qu'il y avait des bras juste en dessous en guise de remplacement de filet protecteur si l'on chute, pourtant, étant funambule, on nous avise de ce type de changement de direction de la présentation, du contenu lui-même, de son environnement, NON, pas les non-sons ambiants existant, ces sons de "bruits de rien" qui sorte de nul part quand on est seul dans un endroit dépourvu de foule, et même si cette foule retiendrait son souffle, elle créerait un minimum de présence auditive pour l'oreille agonisante de silence, NON, non plus le climat qui entoure l'atmosphère, comme absent de la perception de qu'importe le sens, un total manifeste à l'extrême abstraction en cavale de réels, en extradition de la campagne "atteignable" là où on pourrait s'étendre et profiter d'herbes et de nature et de ciel en bleauté, ce climat s'auto assimilant dans sa climatisation automatique dans le sens générique, fade, sans goût, sans couleur, sans saveur, sans odeur, sans milieu, juste des débuts et des fins, NON, pas non plus cette extrême perte de conscience dans ces constatations, analyses à la fois incroyablement complexes et, à certain degrés, perplexes sur leurs propres existences mêmes.

l'autre heure

trop facile à remplir, la journée, je la laisse couler
je choisi l'arrêt du mouvement, le stop intemporel
j'arrête l'horloge comme n'importe quel autre heure
aux minutes à elles-mêmes d'apparaîtrent à l'être!

délire incalculable de délice sans temps
délier la loi emmêlée autour de la tour des rois
charmants maîtres des droits de cette fausse foi
dans le suspendu des aires, lévite mon moi

(question d'attention, vision ou illusion,
appréhension de mauvaises sensations,
je quémande, du moins, une solution,
une manifestation d'une forme de résultat,
un substrat, une ultime conclusion quoi)

avec le recul, les jours s'enligne, s'étire,
l'un dans l'autre; la chaîne devient lourde
l'horrible poids d'un seul mois, pèse
entreprendre l'inverse, on risque qu'on y reste,
à se repasser en boucle, toutes ces doutes

oui! car la passoire ramasse que les grumeaux
ces caillots, morceaux, preuves de maux
marquaient, imprégnaient, ralentissaient
le refoulement et le roulement de la vie

arrêtons-nous, une fois, pour goûter le gruau
cette insolite marmite qu'est l'existence

11.10.09

le escape guy

"mais il a bien failli s'étouffer avec son nez de clown" -téléjournal
you fucker, c'est parfaitement trop bien dit cette phrase, et cette "grande aventure" qui se termine en catimini. "le premier clown de l'espace", shit, c'est exactement ça. pourquoi des fois, comme on les dénigre, tellement, ils nous volent litérairement parlant nos propres impressions, qu'un moment juste précédemment, qu'on avait pensé, qu'on avait crafté, que c'était unique, où même le fruit de l'arbre mental? non mais les médias, des fois, leurs mots, tu les sorts, tu les faits promener sur notre plage, ou dans notre pays, ce monde plein d'images et plein d'idées non point conçues mais au moins pensées, et tu les applique hors normes, dans notre esprit, et voilà, tout est dit; pas bien dit, mais, comme la pointe de cet iceberg, et nous étant des navigateurs, on les remarque et on place une petite marque sur notre map de la tentation, de la compréhension de notre fuckin' monde et de toutes ses ultra contradictions, comme par exemple, dans un premier temps, un clown et son espace, non?
alors voilà, la liberté vient de revenir sur terre, comme on dirait si on aurait certain moyen, ou plus précisément, cette enflammitute dans son dôme bâti sur de bien belle bétonnière en or massif de cirque capitaliste. oui, l'eau de vie s'enivre, mais encore plus l'argent qui monte à la tête, ou "eau" delà de la terre, peu importe, le pouvoir monétaire démontre beaucoup. point de doute sur l'ambition de la mission, mais surtout sur la répartition de l'effet sur le monde, pas sur son existence, mais davantage sur son inexistence, merci guy de reconfirmer, grâce à ce trip extra-terrestre cette ignorance totale, là où tu as tenté d'acquérir, avec cette hauteur, une attention à laquelle tu tendais tendrement. ton projet maintenant, regarde l'effet que ça donne, pour ne pas trop appuyer sur le jeux de mot, tombe pratiquement dans les eaux boueuses de la médiatisa-inaction, comme dirait tous les cyniques de ce monde.
bravo à toi, bravo à la méconnaissance de l'existence de l'eau qui te permet de t'envoler si haut, bravo à celle-ci qui nous a tous créés, tous montrés la puissance de s'en abreuver, d'en dépendre et d'en prendre, genre après une cuite. bravo à la vie qui nous a permis de voir et de boire cette eau, vivons et buvons à tes déboires de haut.
pour le reste, quoi de mieux pour un terrestre ayant trop de faire que d'un pauvre manifeste que de s'élever en l'air pour en faire une fresque totalement burlesque. mais bon, comme les trips engendrent les principes en ces temps où les ogres les mieux monétairement nantis, non pas non-mérité, mais pour le moins mal défrayé, et concrètement, après toute la risée ou le semi hype crée, absolument mal, voyons, pas investit, mais, huh, dépensé?
quelques derniers mots à tous les artistes et tous les autres millions investis dans la médiatisation, comme le fameux principe Dion: bravo d'avoir pas réussi à toucher autant les gens qui, quand même à la base s'intéressaient d'au moins un petit degré à la cause, et que finalement vous avez viré cela d'une manière où tout ce que nous avons comme image restante est un fond de guerre d'amitié décrissé entre un certain nouveau-astronaute et un ami terrestre littéraire en plus d'une constatation flagrante d'une post-couverture d'évènement quasi-inexistante dans la presse internationale, des States aux Français en passant par toutes les autres d'ailleurs. encore une chance qu'ici, c'était un kid du Québec le guy.

enneigement, commencement

en ce 11 octobre 2009, il tombe la neige sur mes pieds qui ne se peuvent plus de rester là sans bouger, sans vouloir même les secouer pour en faire partir cette nouvelle couche qui représente trop bien un ère de changement, une zone où l'ont sera bercer par une autre paire de bras, mère de plusieurs séances d'auto-réflexion, d'auto-balancement, tout comme mon signe de naissance, assurément, que j'anticipe, comme n'importe quel autre normalité, le ciel bleu ou la nuit noire. cet annoncement, ou ce nouvel ensevelissement, tout dépendamment de l'oeil sur lequel nous voulons porter, m'apporte toujours une certaine froideur, ce type de sentiment in-fortant, au départ déstabilisant, mais tranquillement, on sent bien la nouvelle chaleur s'en prendre à nos sens qui deviennent méditatif sous ce nouveau guru. s'arrêter grâce à la neige, c'est se replonger dans sa tanière, lieu de temps éternellement calme, rempli d'un climat inversement chaleureux à la froideur qui se précipite en dehors de celle-ci, expatrié de ses entrailles maternellisantes. c'est lors de cette hibernation, de cette zen introspection, que les garantissements d'une telle coconisation annuelle se mutent en conclusions et/ou actions constructives pour mieux ressortir et être éventuellement mieux munis aux premiers éveils des étés rayons de soleil. remarquer que cette lumineuse électricité ne se poindra que réellement dans quelques mois, et c'est pour cela que je replace ma vision sur le tout-avant, non pas l'anticipation à la sortie hivernale. la neige et le noir, voilà, mais lumière de chandelles aussi, quelques brin d'herbe par-ci par-là, soupe chaude et pain embeurré de côté, poêle construit de vieux métaux directement importé de l'avant-dernier siècle, et l'esprit dans l'esprit ou plutôt, la tête dans la tête, les idées dans les idées, et être ici pour être dans cet état, dans cette condition philosophiquement disposée à traiter les va-et-vients des pensées, comme la chasse aux souris dans les embrumeuses ruelles pierreuse comme si l'on était un vulgaire chat sauvage des bas fonds d'une vieille ville perdue dans le rêve d'un policier londonien à la recherche du sieur étrangleur de putains. le long roulement intellectuel et le remplacement des effets de l'alcool par l'abus de la présence du réél nous donne toujours le droit d'acquérir certaine forme très précis de comment vivre, de comment envisager sa prochaine confrontation aux miroirs, comment se prédestiner à la vue de l'autre évocation de notre moi débalancé, et aussi, comment être en mesure à mieux réagir sur les imposées actions à laquelle nous sommes toujours indubitablement confrontées, ces forces déconcertantes qui nous poussent dans nos moins visitées contrées celles où, justement, nous ne voulons point (ou plus) s'aventurer, l'endroit souvent oublié ou déserté. les renvois vers l'intérieur apportent souvent l'eau nécessaire à faire tourner les roues de l'aventureuse calèche et, grâce à cette nouvelle énergie, des mètres et des mètres de sentier pourront être ainsi défrichés et à l'occasion, dénichés.
c'est tout ce que mes pieds enneigés pensent.