15.10.09

funambule insomniaque balançant sur fil de fer ballotant cherche bras dans lequel tomber

sous le clair de lune affamé, et même en somnambule, je tente, j'avance, je déploie les mouvements les plus impeccablement performés pour mieux manifester de contrôle sur la démarche, ce numéro ficelé et joué seulement pour un vide théâtre sans aucune âme regardante, témoin du combat de la résistance et de cette endurance face aux vents envoyés dans mes flancs. avant l'embarquement sur le câble, rien n'indiquait présence prochaine de risques ou d'exposition aux déplacements d'air physique qui importuneraient la marche. tout en avançant tranquillement sur la mince ligne presque coupante, en fait, qui cisaille lentement mais sûrement les mailles, le tissu des bas acrobates sans toutefois littéralement blessé celui-ci, plein de questionnements ce sont imposés à mon esprit, d'une manière à laquelle je ne m'aurais point attendu; NON, pas le bâton dans les mains, que, finalement, sert concrètement à "ne pas faire penser" quand on prend ses allures sur le fil pour ne pas se déconcentrer, NON, ni même l'habit de toile collé sur tout le corps pour appréhender l'importance de l'effet sur le débalancement lorsque vent frotte, NON, pas également le fait qu'il y avait des bras juste en dessous en guise de remplacement de filet protecteur si l'on chute, pourtant, étant funambule, on nous avise de ce type de changement de direction de la présentation, du contenu lui-même, de son environnement, NON, pas les non-sons ambiants existant, ces sons de "bruits de rien" qui sorte de nul part quand on est seul dans un endroit dépourvu de foule, et même si cette foule retiendrait son souffle, elle créerait un minimum de présence auditive pour l'oreille agonisante de silence, NON, non plus le climat qui entoure l'atmosphère, comme absent de la perception de qu'importe le sens, un total manifeste à l'extrême abstraction en cavale de réels, en extradition de la campagne "atteignable" là où on pourrait s'étendre et profiter d'herbes et de nature et de ciel en bleauté, ce climat s'auto assimilant dans sa climatisation automatique dans le sens générique, fade, sans goût, sans couleur, sans saveur, sans odeur, sans milieu, juste des débuts et des fins, NON, pas non plus cette extrême perte de conscience dans ces constatations, analyses à la fois incroyablement complexes et, à certain degrés, perplexes sur leurs propres existences mêmes.

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