30.1.08

Atavist - II : Ruined

je ne connaissais aucunement Atavist, mais aussitôt que mon regard a heurter ce cover, je sais pas pourquoi précisément, mais quelque chose m'a automatiquement attiré. était-ce l'aspect "couloir-esque"? (une de mes fascinations autant mental que réel; les couloirs ont toujours été pour moi une source de questionnements, de contemplation et de métaphores autant poétiques que philosophiques) était-ce aussi cette aspect "portal"? je pense que la question direct, finalement, que m'a renvoyé la l'artwork est : veux-tu avancer dans le couloir? oui, à fond, en plus que je sais que j'aurais affaire à un certain band de slow-doom dans une ligné lente à la Khanate, selon les dires du label qui les distribue, j'ai nommé Profound Lore.
et puis cet album? la première écoute est lourde à passer au travers, c'est exactement comme si qu'on avançait tranquillement dans ce couloir et qu'on tendait l'oreille pour entendre ce que ces murs nous ont à dire, ce qu'ils ont vus, ce qu'ils ont entendu. du suicidal? de la dépression? tout dépend de l'angle d'où on écoute et à quel mur nous dirigeons notre attention. il est clair que ce couloir est truffé de fantômes qui souffrent et qui sont, malgré eux, coincés en ces lieux. c'est la même chose pour l'album; les émotions et les sentiments exprimés/emprisonnés dans ce disque sont incroyables. il y a de la densité. il y a le flirt avec le suicide. il y a la dépression. l'atmosphère est écrasante mais nous savons écouter les murs; rester la, tendre une oreille attentive à leur musique. on a pas à se plaindre car, après tout, on a décidé nous-même de s'aventurer dans ce lieu que nous savions prime à bord qu'il ne serait pas rose, mais plutôt morose. nous avançons dans les ruines d'un passé qui hume toujours. ces murs semi-détruits, semi départis de leur peinture d'antan, de leurs habits. ils sont nus et nous les regardons. ça c'était pour l'introduction; la première écoute quoi. on en veux plus, on s'est découvert un penchant pervers et une forme de curiosité masochiste. attends; on viens de passer dans couloir, mais on ne comprends pas encore tout, trop intense et trop profond. est-ce qu'on peut reprendre du début, question de voir et de vouloir tout ressentir cette folie, cette sensation d'écoute déstabilisante à nouveau? bon. on sort complètement de l'endroit, question de se prendre quelques vrais rayons de soleil et puis on retrouve l'escalier accédant à l'expérience. on monte tranquillement, ça résonne, pas à pas...
et maintenant nous entendons «I», un riff de basse ultra-sourd qui gronde tranquillement, qui monte doucement comme pour créer un suspense jusqu'à la première véritable note de «II». et bang, à nouveau, la vision de ce qui nous attend, on vient d'ouvrir la porte et le couloir, sombre avec ses entrées de lumière aux travers des fenêtres poussiéreuses, est là devant nous. la musique nous fait avancer d'un pas lent, très lents. le chant est plaintif-gras, sludge même par moment. le rythme reste lent et s'étire comme si qu'on se fesait retenir pour mieux comtempler toutes les fissures, les failles dans les murs pour mieux en voir tous les détails. tout au long des «II» et «III», qui clock à 15 et 17 minutes respectivement, l'effet est total; le couloir purge ses démons, la communication est établi. on est ébahi puisque son dialogue est plus que bien soigné, on comprend presque ses malheurs, ses mauvaises expériences, tout ce qu'il a vu passer devant ses yeux. on sait qu'il est écorché. pourtant, grâce aux fenêtres qui sont ici, l'air du dehors réussit à s'immiscer pour empêcher, quand même, une totale suffocation. on avance un peu. stop! un courant d'air frôle notre oreille. c'est presque doux. de l'air pure? on regarde par la fenêtre et un rayon de lumière nous heurte. c'est la pièce "IV" de l'album qui enchaîne. guitare sèche éthérée? oui. et quel respiration que nous reprenons. cette guitare me rappelle de beaucoup celle de la fameuse chanson du village dans Diablo I, pour les old skewl gamers. le temps de s'accoutumer à cette source qu'on replonge dans le dernier tiers de l'album. «V» suit avec un retour en lourdeur pour plus de 17 autres minutes contenant une petite partie plus sludge qui ajoute toujours un petit quelques chose de plus à l'ensemble de l'oeuvre. nous avançons davantage vers ce qui semble être la fin du couloir. de toute manière, on sait qu'il ne reste que quelques pas à faire. autre bouffé d'air/lumière au début de la «VI» et puis la fin. il ne reste que nous et notre expérience. on se retourne, on constate le chemin fait. renaissance ou aboutissement? ce cri à la fin de «VI»... apothéose à l'exposition, à la discussion, à la manipulation de ces murs. ma propre interprétation c'est que nous étions dans le couloir de ceux qui sont en phase finales, il y a eu des morts ici et dans ces pièces. les murs, me l'ont dit. me l'ont avoué. ces fantômes, ce sont les fantômes prisonniers de ces lieux. ceux qui ont souffert dans l'attente de l'ultime châtiment. est-ce que «IV» et le début de «VI» serait une forme de médicament qui leur ferait accepter leur sort? on avance tous dans le couloir de la mort qu'on le veuille où nom. il n'y a que la longueur qui détermine le "quand", parce que le quoi on le sait tous. tout comme le fond du couloir que nous voyons sur l'artwork; on sait et on voit la fin. à l'image de la seule phrase mit en évidence dans le packaging de l'album (direct à l'ouverture de l'album, dans ta face, écrit blanc sur fond noir) «no life worth living», c'est à nous de se faire sa propre idée sur ce fait que la vie est mourante au départ, d'où l'omission de point de ponctuation. ce n'est que le temps de la marche funèbre du couloir de la mort qui détermine la durée de vie de quelqu'un. on s'éloigne de la naissance tout en se rapprochant de la ruine, de la mort. pour Atavist ce périple dure 67 minutes. j'adore la vie de cet album.


«II: Ruined» est le deuxième album studio d'Atavist, groupe britannique née en 2004. une chose particulière que je trouve assez étrange, c'est qu'on dirait qu'ils ne sont pas vraiment connus dans le monde underground du métal extrême. je pense que cet album aura de plus en plus d'importance dans la scène de doom/drone/sludge du web underground. (les e-zine et les ti indie-kids metalheadz comme moi qui suivent ça) à mes yeux, ils ont déjà acquis un très haut statut et à cause de cet album et du contrôle artistique qui s'en dégage (il ne faut pas le nier) je me demande de quel angle ils approcheront leur prochain album. il sonne vraiment comme une somme d'un groupe étant à leur meilleur autant au niveau de la qualité des pièces, qu'au niveau technique, qu'à la production, etc. l'ambiance y est unique et on ne peut se passer de "couper" l'album direct dans le milieu-il s'écoute d'un trait. moi je crie au chef d'oeuvre, désolé. (par contre il faut tout fois être familier avec ce style extrême de métal) la seule affaire que je regrette est de ne pas posséder une version vinyl pour ce putin de artwork....

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